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Nous y voilà, 6 mois sont passés depuis l’arrivée du petit Usagi (nom fictif, cf. article précédent) dans nos vies, et il est temps de faire un petit bilan de cette aventure. Comme toujours, j’aborderai ce bilan sous le prisme des différences culturelles franco-japonaise. Vous pouvez également lire ou relire le premier article de la série, consacré à la naissance de Usagi
Même si le petit Usagi n’est pas très difficile et a rapidement fait ses nuits, les premiers mois sont souvent délicats pour les parents. Dans un contexte toujours fortement lié au COVID, nous avons finalement été plutôt chanceux. Les premiers mois ont été plutôt calme et sans aucuns soucis de santé pour Usagi.
Les couches
Comme vous vous en doutez, les premiers mois de vie de notre petit ont majoritairement consisté à changer des couches et donner des biberons. Même si cela change un peu avec les années, il semblerait qu’au Japon, l’utilisation de couches lavables soient toujours très utilisée. Nous avons donc décidé d’essayer ce système. Sans rentrer dans les détails, il faut admettre que c’est quand même plus contraignant que les couches jetables, et que cela demande plus de travail et de surveillance. Les couches doivent être changé plus souvent sous risque de fuite intempestive. Et le lavage n’est pas toujours très marrant non plus, comme vous pouvez l’imaginer.
Par contre, économiquement parlant, c’est très avantageux. Les couches sont l’un des premiers postes de dépense les premiers mois, et même si nous utilisons des couches jetables la nuit et lors de nos déplacements, les économies que nous faisons en utilisant des couches lavables sont assez importantes. Pour les plus écologistes d’entre nous, un autre point important à prendre en compte est aussi la quantité de déchet économisé. Avec 5 à 10 couches par jours, en quelques mois, ça fait un beau volume de déchet.
Le langage
Ce sujet est certainement le plus important pour nous. Nous souhaitons que notre enfant puisse parler français et japonais naturellement, et ce, pour plusieurs raisons. La première est qu’il puisse communiquer avec les deux parties de sa famille, sans aucunes limitations. Nous souhaitons aussi qu’il puisse avoir le choix de vivre en France ou au Japon lorsqu’il sera adulte, sans se sentir exclus d’un pays à cause de la langue. Et puis enfin, nous vivons actuellement en France, mais nous ne sommes pas forcement fixé définitivement sur ce pays. Il peut donc être utile pour Usagi de comprendre les deux langues dans le cas d’un changement de pays.
Nous avons donc commencé à bien séparer l’utilisation des langues en sa présence dès le premier jour. Mon épouse et moi utilisons l’anglais pour parler quotidiennement et finalement, nous utilisions assez peu le français ou le japonais. Pour Usagi, nous avons décidé de n’utiliser que nos langues maternelles respective pour lui parler. Mon épouse s’est donc mise à parler uniquement japonais à Usagi, tandis que je ne m’adresse à lui qu’en français. Nos niveaux respectifs dans la langue de l’autre nous permet à minima de comprendre ce qui est dit à Usagi, et cela évite ainsi l’exclusion de l’un des membres de la famille de la conversation.
Nous avons également conservé l’anglais pour nos conversations en commun. Les enfants ayant une capacité d’assimilation « infinie », nous espérons en faire un petit trilingue assez naturellement.
Comme nous vivons en France, et que le français est partout autours de lui, nous avons quand même essayé de privilégier l’écoute du japonais dans ses activités quotidiennes. Chansons et musique, « lecture » de livres (à 6 mois, il ne les lit pas encore, mais il les dévore « littéralement » …), nous privilégions donc l’utilisation de la langue japonaise autant que possible. Avec ce mélange des langues, nous verrons bien dans quelle langue seront les premier mots d’Usagi. (J’en ferai certainement un article dans les mois à venir)
Pour l’anglais, sans pour autant le bannir de nos conversations quotidiennes, nous ne l’utilisons pas directement avec Usagi. Néanmoins, juste en nous entendant parler, il devrait assimiler quelques mots sans trop de soucis.
Okuizome, la célébration des 100 premiers jours.
Il existe une tradition japonaise pour les 100 jours (un peu plus de 3 mois) des enfants : Okuizome. Cette coutume consiste à donner « son premier repas » à l’enfant afin de lui souhaiter qu’il ne manque jamais de nourriture durant sa vie. Dans les faits, on ne donne pas vraiment à manger au bébé, qui est bien trop jeune pour gouter aux plats typiques de cette cérémonie. Les aliments sont simplement portés près de la bouche du bébé afin de mimer le fait de manger.
La tradition nous vient de l’ère Heian (794 – 1185) durant laquelle les bébés passant le cap de 100 jours avaient plus de chance de vivre jusqu’à l’âge adulte.
Les plats servis pour l’Okuizome sont bien spécifiques et possèdent une tous une signification.
- Sekihan : Haricot rouge cuit dans du riz : Repousse les maladies
- Iwai-dai : Daurade entière grillée au sel : porte bonheur
- Nimono : Plat mijoté d’ingrédient de saison : La signification dépend des ingrédients dans le plat (Pousse de bambou pour la croissance, racine de lotus pour un avenir brillant, etc…)
- Osuimono : Soupe claire contenant un morceau de dorade : porte bonheur et courage.
- Kô no mono : Ingrédients marinés dans du vinaigre, souvent du poulpe car cela porte bonheur
- Hagatame ishi : Une pierre, qui ne se mange pas, mais qui permet de souhaiter au bébé d’avoir une bonne dentition.
Pour notre part, nous avons pensé à faire cette cérémonie, et puis finalement, avec la fatigue des premiers mois, nous avons un peu abandonné l’idée de cuisiner les nombreux plats japonais nécessaire. Car il faut admettre que certain de ces plats prennent beaucoup de temps à préparer. Au Japon, des restaurants proposent ce type de menu, ce qui simplifie l’organisation de cette cérémonie.
Les premiers aliments.
Finalement, avec l’arrivée du sixième mois, vient aussi le moment de la diversification alimentaire (cette fois ci, on ne fait plus semblant). Et sur ce point, les premiers aliments introduit diffèrent un peu entre la France et le Japon. Si en France, le premier aliment est souvent une purée de pomme de terre, au Japon, celui-ci est évidement le riz. Cela peut paraitre surprenant au premier abord car le carnet de santé français ne recommande pas cet aliment avant quelques mois supplémentaires. Alors bien sûr, nous ne consommons pas le riz au Japon comme en France. Nous n’allons donc pas donner un bol de riz tel quel à un bébé. Le riz va être longuement cuit dans de l’eau jusqu’à lentement fondre pour devenir une soupe. Pour notre part, nous avons commencé par des purées de légume, puis introduit doucement le riz petit à petit. Nous avons également commencé à lui donner du tofu, en plus de la viande et du poisson. Facile à mâcher et avaler, celui-ci a eu un grand succès auprès du petit.
Les 6 premiers mois de vie d’Usagi ont été tout ce qu’il y a de plus normal et mis à part les langues utilisées et la nourriture, il y a, pour le moment, assez peu de différence notable entre une éducation japonaise et française. On se retrouve donc très bientôt pour parler du premier voyage au Japon d’Usagi.